samedi 6 février 2010

LE PANTALON !

- Bonjour Madame Germaine !
- Ah ! ça suffit toi, tu sais bien que je n’aime pas que tu m’appelles Germaine !
- D’accord Madame... Germaine ! Mais tu m’as dit, hier, de repasser pour prendre le pantalon que tu devais repasser...
- Oui, oui...
- Alors, il est repassé ?
- Ben non, car j’ai pas réussi à attraper le fer.
- Tu n’as pas pu le faire ?
- Non. La dernière fois que j’ai repassé, j’ai mis le fer dans le placard du haut, mais ça il y a bien longtemps, et avec mon âge maintenant j’ai peur de monter sur une chaise.
- Bon je te l’attrape, mais je n’ai pas le temps d’attendre...
- Ça ne fait rien, si tu veux tu repasseras.
- Mais tu sais bien que je ne sais pas repasser !
- Mais oui, je vais le faire, mais avant tu me branches le fer car je ne vois plus très bien maintenant... et je ne suis plus bonne à faire grand chose.
- Oui, oui, je sais que tu as des problèmes de vue. Tu te souviens je blaguais l’autre jour en disant que vue ta vue on ne pourrait jamais te mettre en garde à vue!... Bon, Germaine, je te laisse faire, et repasserai plus tard... Peut-être auras-tu fini de repasser. Je ne vais quand même pas une affaire d’Etat pour un pantalon pas repassé...

C’est en rendant visite à Madame Germaine, dite «Mémaine», que ces petits jeux de mots me sont venus à l’esprit... Il y avait un pantalon sur la table à repasser. Il y est resté plusieurs jours. Elle attendait son aide ménagère.
Germaine vient d’avoir 86 ans. Je la taquine en lui disant, à chaque changement d’âge, qu’elle est maintenant dans sa «ième» année, par exemple elle vient d’avoir 86 ans et je lui dis qu’elle est dans sa 87ème année. Elle enrage. Pour l’occasion, j’ai failli lui acheter un fer à repasser... Mais le sien fera encore l’affaire.

En parlant de fer je ne peux m’empêcher de penser à Monsieur Bourvil avec le «fer a dissout», ou «le fer à dix sous», et son «eau ferrugineuse»... ainsi qu’à mon Maître Raymond Devos qui a toujours manié la langue française dans tous les bons sens du terme.

Et je pensais aussi à l’étranger voulant apprendre le français... Je crois que ce n’est pas gagné. Mais ça vaut le coup, notre langue est tellement belle.

Je terminerai par un adage que ma mère me répétait souvent quand je loupais quelque chose :

«Faire et défaire... c’est travailler...»
Ça se discute !

Au fait, j’ai eu mon pantalon repassé et ça n’a pas fait un pli !